ALEXANDRE PTOUCHKO
UN ARTISAN DU MERVEILLEUX
S’il est un nom qui doit être associé au cinéma merveilleux en Union Soviétique, c’est bien celui d’Alexandre Ptouchko. Peu ou pas connu en France, y compris des cinéphiles, Ptouchko a laissé une empreinte durable dans le cinéma russe où ses films demeurent là bas des classiques. Avant d’aborder la filmographie de celui qu’on surnomma d’un terme ô combien réducteur de « Spielberg soviétique » ou de « Disney russe », il convient d’abord de définir en quelques mots ce qu’est le Merveilleux. Le Merveilleux (tiré du latin Mirabilia) implique d’après son étymologie un effet d’étonnement et d’admiration. Paradoxe puisque Todorov et Caillois s’entendent pour le définir comme -contrairement au Fantastique- « un ou des événements surnaturels n’y provoquant aucune surprise ». Jacques Goimard les rejoint, à cette restriction près que cette définition ne s’applique qu’à l'une des formes du Merveilleux : le conte de fée. Ceci tombe pour nous à …Merveille puisque précisément la majeure partie de l’œuvre de Ptouchko se révèle être liée aux contes du patrimoine russe.
Né en 1900 en Ukraine, Ptouchko exerce, après des études d'architecture à Kiev, différents métiers tel acteur ou journaliste pour commencer à réaliser dès 1927 des films scientifiques. Il utilisera d’ailleurs ces connaissances pour créer une machine à calculer utilisée jusqu’à une période récente dans les magasins soviétiques. Puis des documentaires, il passe au film d’animation, utilisant des poupées animées.
Dans ses mémoires, Ptouchko laisse entendre qu’il avait pu visionner en 1934 « King Kong » dont les effets spéciaux étaient signés Willis o’ Brien. C’est le choc. Il propose alors à l’État soviétique de réaliser une œuvre mettant en scène un personnage réel avec des poupées animées image par image. (source Kinoglaz)
1935 : Le nouveau Gulliver (Noviy Gulliver)
1939 : La petite clef en or (Zolotoï klioutchik )
1946 : La fleur de pierre (Kamenny tsvetok)
1953 : Le tour du monde de Sadko (Sadko)
1956 : Le géant de la steppe (Ilya Muromets)
1959 : Sampo (Sampo)
1961 : Les voiles écarlates (Alye paroussa)
1965 : Le conte du temps perdu (Skazka o poteryannom vremeni)
1966 : Le conte du tsar Saltan (Skazka o tsare Saltane)
1972 : Rouslan et Lioudmila, (Rouslan i Lioudmila)
Et aussi :
Scénario : 1936 Les enfants du capitaine Grant (Deti kapitana Granta)
Animation : 1937 Le conte du pêcheur et du petit poisson (Skazka o rybake i rybke)
Effets spéciaux : 1967 Viy (Viy)
Documentaire sur Ptouchko : 1988 Le monde fabuleux d’Alexandre Ptouchko (Skazochnyy mir Aleksandr Ptouchko)