Queen Kong (1976) VO+STFR

En 1976, la sortie du King Kong de John Guillermin, aussi catastrophique fut-il, déclencha une vague d'imitations, les films de singes géants ravageant à leur façon une planète qui ne s'y attendait pas. Les Américains associés aux Coréens renchérirent avec le calamiteux King-Kong revient / A*P*E (1976), tandis que Hong Kong proposa Le Colosse de Hong Kong (1977) et que les Italiens firent preuve d'un poil plus d'originalité, à défaut de talent, avec Yéti, le Géant d’un Autre Monde (1977).
Les Anglais, eux, eurent l'idée d'aborder le thème sous l'angle de la parodie. Hélas, la comédie anglaise était alors à son plus bas : le haut de gamme, si l'on peut dire, était représenté par l'interminable série des Carry On, tandis que coexistaient des choses propres à donner des cauchemars à Max Pécas, comme les comédies délurées (à partir de Confessions of a Window Cleaner, 1974) qui prenaient, contre toute logique, pour vedette l'horripilant Robin Askwith, star du présent film.
Il est donc on ne peut plus normal que Queen Kong soit un ratage monumental, fascinant tellement il est mauvais. Notons que l'inversion des genres ne se limite pas aux principaux protagonistes : l'intrigue semble se dérouler dans un monde où la femme constitue le sexe fort et l'homme le sexe faible. Un postulat pourtant démenti à plusieurs reprises par des diatribes féministes... Un ratage total, vous dis-je... Pourtant, avec son humour ultra-référentiel et ses vannes absurdes, il préfigure la vague des Y a-t-il un pilote dans l'avion et assimilés, précédant même Hamburger Film Sandwich.
Dire que les ayants-droits du King Kong original, outrés que le film en reprenne l'intrigue, le firent interdire et très peu de salles, à l'époque, le diffusèrent. Il fut redécouvert (avec horreur, peut-on penser) près de trente ans après, grâce à une sortie en DVD pour profiter du battage fait autour du King Kong de Peter Jackson.