Emilie, l'enfant des ténèbres (1975) FR - VO+STFR

Michael vient de perdre sa femme dans un tragique incendie de cause accidentelle alors que sa fille Emilie est durement éprouvée par cette perte maternelle. Pour mieux accepter son deuil, il décide de partir en Italie afin de réaliser un reportage sur les fresques picturales représentant le Diable. Irrémédiablement, il est attiré par un tableau étrange auquel une petite fille semble effrayée par l'apparence spectrale d'une dame vêtue de blanc. Quelques instants plus tard, Michael achète dans une antiquité un médaillon qu'il offre à Emilie. Depuis, la fillette semble changer de comportement pour devenir davantage irascible et agressive...

(en remplacement de l'ancienne version VO+STFR de Tinetor lien mort)

Œuvre de fin de carrière pour cet ex directeur de la photo, qui par ailleurs a su s’imposer dans le cinéma bis et notamment le giallo avec les deux standards du genre que sont Mais qu'avez vous faits à Solange - 1972 et La Lame Infernale – 1974, Emilie, l’Enfant des Ténèbres s’ingénie à surfer sur la vague des films de possession diabolique tout juste initiée par l’indétrônable Exorciste, faisant ainsi à nouveau la démonstration que le cinéma transalpin n’était à cette époque jamais en retard pour exploiter un filon prometteur comme en témoigne tout autant les Antéchrist – 1974 et autre Holocaust 2000 – 1977 tous deux mis en boîte par l’opportuniste Alberto de Martino. Mais là où ses congénères s’appliquent à singer ce qui a fait le succès du film de William Friedkin, Dallamano joue quant à lui la carte de la sobriété, celle d’un fantastique feutré quasiment exempt de scènes chocs, laissant progressivement l’intrigue livrer ses mystères et tirant parti au mieux de comédiens chevronnés au détour desquels on prendra plaisir à retrouver Richard Johnson alors en pleine période ritale de sa filmographie (Le Continent des Hommes-Poissons, L’Enfer des Zombis, Le Grand Alligator) après avoir incarné le docteur en parapsychologie de La Maison du Diable, le chef d’œuvre de Robert Wise, on y croise également la belle Joanna Cassidy (remember la danseuse au phallique serpent de Blade Runner – 1982) ou encore la fantasque Lila Kedrova. Film méconnu, Emilie, l’Enfant des Ténèbres mérite cependant d’être redécouvert tant Dallamano s’est efforcé de sortir singulièrement du tout venant de la production bis italienne du moment, s’évertuant à ne jamais sombrer dans le plagiat éhonté avec pour seule trame narrative une succession de débordements gore. Ce n’est déjà pas si mal.

__Tinetor__